- Par François Delétraz
- Publié par Santé Figaro le 29/12/2015 à 17:02
- Article à lire ICI ou dessous
Surpoids, diabète, maladies cardio-vasculaires et même vieillissement cellulaire, la forte teneur en sucre des sodas pèse sur notre santé.
Le soda, mélange magique de bulles, d’arômes de synthèse et… de sucre, s’avère être le cocktail addictif par excellence! Surtout quand on a pris l’habitude d’en consommer dès l’enfance. Le goût reste en effet un élément quasi indélébile de notre mémoire et s’imprime dans notre psyché.
Pour réduire cette addiction, voici une méthode toute simple. Plutôt que de siroter son soda préféré glacé, comme le recommandent les publicités, il faut le boire à température ambiante. Alors, il se révèle tel qu’il est: peu savoureux – il est composé essentiellement d’eau gazéifiée-et sucré à l’excès. Boire un litre de soda équivaut en effet à ingurgiter 20 morceaux de sucre, environ 500 calories, soit le quart des besoins journaliers d’un sédentaire. On comprend dès lors sa mauvaise réputation. Sponsorisé par
«En consommer un petit peu n’est pas un problème», tempère le Dr Patrick Serog, médecin nutritionniste à Paris, qui rappelle que notre besoin de sucre est à ce point vital -c’est le moteur immédiat de notre énergie- qu’il ne l’interdit jamais. Même aux patients qui suivent un régime strict. «En vérité, avec les sodas, le vrai danger c’est la quantité.» Car, avec leur consommation régulière, le risque de surpoids et d’obésité est avéré, de même que les risques de maladies cardio-vasculaires et de diabète. En effet, les sucres sont transformés en triglycérides, des molécules de la catégorie des lipides qui, en excès dans l’organisme, sont stockés principalement dans les cellules adipeuses, et dans la zone abdominale. D’où le surpoids.
De plus, ces molécules circulent par le sang et, en cas de quantités trop importantes, elles forment des dépôts sur les parois des artères, à l’origine de pathologies cardio-vasculaires. Enfin, le lien étroit entre la consommation de sodas et la survenue de diabète, établi par des études américaines, a été confirmé en 2013 par les résultats d’une vaste étude dirigée par le consortium InterAct, menée sur plus de 25 000 Européens. Elle montre qu’une seule canette de soda ingurgitée quotidiennement est associée à une augmentation d’environ 20% du risque de déclarer un diabète de type 2.
Une boisson qui réveille la sensation de faim
De quoi hésiter à se resservir un verre. D’autant que l’ingestion de fortes doses de sucre n’entraîne pas de sentiment de satiété. Bien au contraire, ces «calories vides» suscitent un pic d’insuline qui réveille la sensation de faim. Sans compter avec le phénomène de dépendance au sucre qui pousse à toujours plus de produit. Et en plus de favoriser l’obésité, le diabète et les maladies cardio-vasculaires, le soda dissimule d’autres dangers.
Ainsi, les sodas riches en acide phosphorique pourraient participer à induire une déminéralisation osseuse, les excès de phosphore ayant pour effet de réduire l’absorption de calcium. Cette déminéralisation affecte également les dents en provoquant une érosion de l’émail et l’apparition de caries. Et pour couronner le tout, une récente étude publiée par la revue American Journal Of Public Health affirme qu’une consommation régulière de sodas pourrait aussi accélérer le vieillissement des tissus cellulaires.
Face à tant d’effets délétères, la solution serait d’opter pour les versions «light», où le sucre est remplacé par un édulcorant. Des travaux de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), qui doivent être confirmés, publiés dans la revue American Journal of Clinical Nutrition, ont récemment semé le doute. Les sodas «light» sont associés à un risque multiplié par deux de développer un diabète. À boire donc avec une grande modération.