Article du Blog de YUKA publié le 23 octobre 2019
Le verre : l’allié le plus sain
Dans la liste des contenants les plus sains, le verre occupe une place de choix. Composé de seulement trois matières premières naturelles (sable, carbonate de sodium et calcaire), il est 100 % imperméable. Il empêche ainsi toute réaction avec les éléments extérieurs comme l’humidité et la chaleur, et permet une préservation optimale des vitamines et minéraux, hormis quelques pertes liées à la lumière. Par ailleurs, il empêche la migration de substances étrangères dans les aliments, tout en préservant leur goût.
C’est aussi un contenant écologique, à condition d’être réutilisé plutôt que d’être recyclé à chaque utilisation. En effet, si le verre est recyclable à l’infini, le recyclage du verre est extrêmement énergivore. Il est ainsi conseillé de réutiliser vos contenants en verre pour faire des courses en vrac par exemple.
Le plastique : gare à la qualité et à la surchauffe
Le problème des emballages en plastique est qu’ils contiennent des substances problématiques qui peuvent migrer dans les aliments. Cette migration est d’autant plus importante sous l’effet de la chaleur et avec la durée. C’est pourquoi il est recommandé de conserver au frais les produits emballés dans du plastique, et de les consommer rapidement après achat pour limiter le temps de contact de l’aliment avec le plastique.
Évitez ainsi de réchauffer vos aliments au micro-ondes dans des contenants en plastiques, ou de boire du thé ou du café dans des gobelets plastique par exemple.
Les particules problématiques se logent par ailleurs plus facilement dans les graisses : la migration est donc plus importante lorsque les plastiques sont en contact avec des graisses (huiles, plats préparés, fromage, charcuterie, etc.).
Il existe différents types de plastiques : ils sont numérotés et ont chacun leur sigle. On retrouve ces sigles sur les emballages, sur le fond des bouteilles par exemple. Certains sont plus problématiques que d’autres. Voici un récapitulatif des différents types de plastiques.
✅ Les plastiques les moins nocifs
Polyéthylène Haute Densité | Usage : bidons de lait, contenants de produits alimentaires Il s’agit d’un plastique facilement recyclable Bémol : certaines études ont montré que le PE-HD peut libérer en quantité infime du nonylphénol, un perturbateur endocrinien, en particulier lorsqu’il est exposé à la lumière du soleil |
Polyéthylène Basse Densité | Usage : emballage de pain ou de produits surgelés, sacs de congélation, etc. S’il semble « sûr » pour la santé, le PE-LD produirait cependant des polluants lors de sa décomposition susceptibles de nuire à l’environnement |
Polypropylène | Usage : margarines, produits laitiers, couvercles, etc. Le polypropylène est généralement considéré comme un plastique « sûr » pour la consommation d’aliments et de boissons |
❌ Les plastiques les plus nocifs
Polyéthylène Terephtalate | Usage : bouteilles transparentes d’eau, jus de fruits, sodas, huiles, certaines barquettes. Risques : ce plastique libère différents éléments problématiques (comme le trioxyde d’antimoine, des formaldéhydes et des acétaldéhydes). Le trioxyde d’antimoine est un perturbateur endocrinien qui peut potentiellement altérer le système endocrinien humain en provoquant des problèmes de fertilité, des maladies respiratoires, des troubles neuropsychologiques, ainsi que des problèmes d’obésité chez l’enfant. Ce plastique est également problématique pour l’environnement car les perturbateurs endocriniens peuvent ensuite se retrouver dans la nature. |
Polychlorure de vinyle | Usage : emballages pour les fromages et viandes, film alimentaire plastique Risques : le PVC libère des phtalates, qui sont des perturbateurs endocriniens mis en cause dans de nombreux problèmes de santé (obésité, résistance à l’insuline, altération de l’activité cardiovasculaire, allergies, perturbation de la croissance et troubles du comportement chez l’enfant, effets sur le développement foetal masculin, etc.) Ce plastique nuit également à l’environnement |
Polystyrène | Usage : yaourts, barquettes, plats à emporter, gobelets et couverts jetables, emballages en polystyrène Risques : le polystyrène libère du styrène, une substance qui peut entraîner des effet pro-cancérogènes et neurotoxiques |
Usage
: ce sigle regroupe tous les autres types de plastique, notamment les
plastiques à base de polycarbonates. On le retrouve notamment comme
revêtement dans les boîtes de conserve. Risques : Le polycarbonate est fabriqué à base de Bisphénol A (BPA), un perturbateur endocrinien qui peut se révéler nocif même à faible dose et qui migre très facilement dans les aliments sous l’effet de la chaleur. Le BPA pourrait également avoir des effets sur le développement du cancer du sein et de la prostate. Il est désormais couramment remplacé par le Bisphénol S (BPS) et le Bisphénol F (BPF), qui sont également associés à un risque de perturbation endocrinienne. |
Un autre enjeu de taille inhérent aux matières plastiques alimentaires est l’incertitude quant à l’effet cumulé des substances chimiques libérées, leur accumulation dans le corps humain et leurs effets potentiels sur la santé à long terme.
5 astuces pour limiter les migrations des particules toxiques
- Faites l’acquisition d’une gourde en inox et n’achetez plus de bouteilles en plastique. Si réutiliser sa bouteille d’eau en plastique est écologique, c’est cependant une erreur pour la santé car de fines particules de plastique peuvent se détacher progressivement au fil du temps
- Limitez au maximum l’utilisation de film alimentaire plastique. Dans le réfrigérateur, couvrez vos aliments avec une assiette, ou utilisez un emballage en cire d’abeille (Bee Wrap). Chez le boucher ou le fromager, ramenez directement votre contenant.
- Apportez votre tasse au bureau pour éviter d’utiliser les gobelets en plastique de la machine à café. Le plastique utilisé pour ces produits est par ailleurs très souvent de mauvaise qualité.
- Utilisez des récipients en verre plutôt que des récipients en plastique pour faire réchauffer vos plats au micro-ondes.
- Achetez au maximum vos aliments en vrac, en apportant vos propres contenants (bocaux en verre, ou sachets en tissu réutilisables par exemple).
Au-delà de leur impact sur la santé, les plastiques posent un
vrai problème environnemental. Selon un rapport de WWF de 2019, seuls
22% des déchets plastiques sont recyclés en France, et le pays contribue
au rejet de 80 000 tonnes de plastiques dans la nature chaque année.
Conserves et aluminium : à éviter au maximum
Aujourd’hui, l’omniprésence de l’aluminium dans notre environnement (alimentation, emballages, ustensiles, médicaments, vaccins…) peut conduire à des taux d’exposition importants : notre exposition à l’aluminium a été multipliée par 30 depuis 1950, et devrait encore être multipliée par 3 d’ici 2050.
Lorsque les emballages alimentaires sont constitués d’aluminium, de faibles particules d’aluminium se transfèrent alors dans les aliments. Cette réaction est d’autant plus forte lors de l’exposition à la chaleur.
Une fois dans notre organisme, l’aluminium est ensuite éliminé via les selles. Mais cette élimination n’est pas totale. Une infime partie de l’aluminium peut alors se retrouver dans le sang puis être transporté vers les os, le foie, les poumons, les reins ou encore le cerveau.
Il peut alors engendrer divers problèmes de santé :
- Tout d’abord, il contribue fortement au stress oxydatif (voir notre article sur les antioxydants).
- Il favorise ainsi l’amplification et la pérennisation de l’inflammation dans de nombreuses pathologies comme la sclérose en plaques, la maladie de Crohn, l’asthme, l’autisme, le défaut de fertilité ou encore l’épilepsie.
- Il peut perturber le fonctionnement cérébral en atteignant les cellules de notre cerveau. Il est ainsi incriminé entre autres dans la maladie d’Alzheimer.
- L’aluminium est reconnu comme un mutagène, c’est-à-dire comme un agent capable de provoquer des changements dans la structure du matériel génétique.
- Il semblerait également incriminé pour ses effets sur le développement du fœtus.
Quelques astuces pour limiter l’exposition alimentaire à l’aluminium :
- Évitez au maximum la consommation d’aliments en conserve (canettes de sodas, légumes en conserve, etc.)
- Évitez aussi les emballages en carton Tetra Pak® car ils comportent une fine couche d’aluminium afin d’augmenter la durée de conservation des aliments
- Pour conserver vos aliments, utilisez des boîtes hermétiques ou encore des emballages en cire d’abeille plutôt que du papier d’aluminium
- Pour vos cuissons en papillote, remplacez le papier d’aluminium par du papier sulfurisé
Pour aller plus loin sur le sujet de l’aluminium, vous pouvez consulter l’article d’Anthony Berthou.
Le carton : une fausse bonne idée
L’Anses (Agence de sécurité sanitaire de l’alimentation) a soulevé une alerte en mai 2017 au sujet des emballages alimentaires en papier et en carton. Ceux-ci contiennent en effet des huiles minérales, provenant notamment des encres et adhésifs des emballages, qui peuvent alors migrer dans les aliments. Ainsi, des résidus d’huiles minérales ont été retrouvés dans de nombreux aliments. Ces huiles, qui sont dérivées d’hydrocarbures, seraient cancérigènes et génotoxiques, c’est-à-dire susceptibles d’endommager l’ADN. Elles sont également suspectées de provoquer des réactions inflammatoires.
Le risque de contamination est malheureusement encore plus élevé avec le papier et le carton recyclés. Lors du recyclage, les anciens emballages sont mélangés à de l’eau afin de reconstituer de la pâte à papier. Les encres et adhésifs se retrouvent mélangés au reste et entrent ainsi directement dans la composition du carton.
Lorsqu’il n’y a pas de sachet protecteur entre l’emballage et l’aliment, le risque de migration des huiles minérales est donc important.
Là encore, la solution est de privilégier au maximum les aliments en vrac, en apportant ses propres contenants.